Aujourd’hui débutent à Nantes les trois journées de débats organisées, dans le cadre de l’élection présidentielle, par le Nouvel Obs, vaste happening avec pas moins de 40 tables rondes sur des sujets a priori forts intéressants. «Demain la France » en est le fil conducteur avec une série impressionnante d’intervenant-e-s (de «grosses pointures» diront certains) mais dont la caractéristique première est d’être tournées vers le PS. Sur la totalité des intervenant-e-s-e-s annoncés, pas moins de13 sont socialistes (dont une seule femme), 6 de la majorité présidentielle, 2 du MODEM, 2 d’EELV. Seuls Clémentine Autain (FASE), Nathalie Arthaud (LO) et Jean-Claude Mailly (FO) dénotent dans ce panel.
Bien sûr, les intervenant-e-s thématiques de la «société civile» sont souvent remarquables et même parfois impertinents mais il saute aux yeux que l’immense majorité des représentant-e-s politiques invités restent dans le «politiquement correct» des seuls partis d’alternances. Quasiment tous promteurs du «oui» au référendum sur le TCE, il est peu probable qu’ils s’affrontent sur le déni démocratique du Traité de Lisbonne (« l’Europe va-t-elle un jour dépasser les nationalismes ? » avec Jack Lang) ou sur la destruction des terres nourricières à Notre Dame des Landes (« A-t-on encore besoin de paysans ? » avec Corinne Lepage mais sans aucun syndicaliste paysan !) ou encore la RGPP («Moins de fonctionnaires pour sauver l’Etat », là, sans point d’interrogation, avec Jean-Claude Mailly. Et sans représentant du PS qui semble, par la voix de François Hollande, accepter la RGPP puisqu’il n’a pas prévu de revenir sur les suppressions de postes dans l’administration).
Après un long exposé sur l’histoire, les revirements argumentaires des porteurs de projet de Notre Dame des Landes, les données économiques, sociales et environnementales mais aussi politiques, exprimant l’alliance objective entre le PS et l’UMP sur cette question, force a été de constater que la synthèse de Jean-Luc Mélenchon a débouché sur une position à la fois offensive, le moratoire, et respectueuse de la démocratie, en fin de compte la parole au peuple, c'est-à-dire le référendum. A la légitimité des institutions, DUP (Déclaration d’Utilité Publique) de l’Etat et délibérations des collectivités territoriales, s’est affirmée une autre légitimité portée par les élu-e-s du CéDPA, l’association des élu-e-s qui doutent de la pertinence et s’opposent à la construction d’un nouvel aéroport.
Que ces deux légitimités s’affrontent n’est pas surprenant puisque les élu-e-s des conseils municipaux, généraux ou régionaux ont pour devoir de contrôler l’exécutif. Ce contre pouvoir, tout aussi légitime que celui des présidents élus par les Conseils, faut-il le rappeler, a permis de mettre à jour les falsifications de l’étude économique à la base de l’enquête publique de 2003. Le rapport du cabinet CE Delft a impressionné Jean-Luc Mélenchon, sidéré de voir toutes ces manipulations, erreurs, omissions ou manipulations. Tout autant sidéré des conditions de financement du projet, tant par les collectivités que par Vinci lui-même, ne prenant aucun risque avec ses emprunts cautionnés ou soumis à rentabilité à 2 chiffres pour ses actionnaires.
Toutes ces considérations peuvent être posées à côté des éditoriaux des Jean-Marc Ayrault et de Jacques Auxiette pour les journées du Nouvel Obs’. L’un cite le bel article 1 de notre Constitution et souhaite que ces valeurs « …renouvellent notre débat démocratique aujourd’hui miné par des peurs… ». Osons la question, l’argument asséné du soi-disant risque de survol de Nantes, n’est ce point aussi jouer sur la peur ? Rappelons que l’aéroport de Nantes est classé A pour la sécurité par la DGAC, c'est-à-dire le niveau le plus élevé.
Pour le pluralisme des débats également mentionné, on repassera, du moins pour le pluralisme politique ! L’autre cite « une organisation territoriale qui renforce l’efficacité de l’action publique … et … aussi la légitimité et la compréhension citoyenne ». Avec le blocage de tout débat sur le projet de Notre Dame des Landes, il y a bien besoin de revitaliser le débat citoyen, pas seulement dans la communication.
La position claire de Jean-Luc Mélenchon sur ce projet d’aéroport, réaffirmée par Martine Billard lors du meeting de samedi dernier, isole un peu plus les deux candidats pro-aéroport, que sont François Hollande et Nicolas Sarkozy. Quelle tristesse, pour nous Alternatifs, de devoir les mettre côte à côte !
Bien sûr, les intervenant-e-s thématiques de la «société civile» sont souvent remarquables et même parfois impertinents mais il saute aux yeux que l’immense majorité des représentant-e-s politiques invités restent dans le «politiquement correct» des seuls partis d’alternances. Quasiment tous promteurs du «oui» au référendum sur le TCE, il est peu probable qu’ils s’affrontent sur le déni démocratique du Traité de Lisbonne (« l’Europe va-t-elle un jour dépasser les nationalismes ? » avec Jack Lang) ou sur la destruction des terres nourricières à Notre Dame des Landes (« A-t-on encore besoin de paysans ? » avec Corinne Lepage mais sans aucun syndicaliste paysan !) ou encore la RGPP («Moins de fonctionnaires pour sauver l’Etat », là, sans point d’interrogation, avec Jean-Claude Mailly. Et sans représentant du PS qui semble, par la voix de François Hollande, accepter la RGPP puisqu’il n’a pas prévu de revenir sur les suppressions de postes dans l’administration).
Après un long exposé sur l’histoire, les revirements argumentaires des porteurs de projet de Notre Dame des Landes, les données économiques, sociales et environnementales mais aussi politiques, exprimant l’alliance objective entre le PS et l’UMP sur cette question, force a été de constater que la synthèse de Jean-Luc Mélenchon a débouché sur une position à la fois offensive, le moratoire, et respectueuse de la démocratie, en fin de compte la parole au peuple, c'est-à-dire le référendum. A la légitimité des institutions, DUP (Déclaration d’Utilité Publique) de l’Etat et délibérations des collectivités territoriales, s’est affirmée une autre légitimité portée par les élu-e-s du CéDPA, l’association des élu-e-s qui doutent de la pertinence et s’opposent à la construction d’un nouvel aéroport.
Que ces deux légitimités s’affrontent n’est pas surprenant puisque les élu-e-s des conseils municipaux, généraux ou régionaux ont pour devoir de contrôler l’exécutif. Ce contre pouvoir, tout aussi légitime que celui des présidents élus par les Conseils, faut-il le rappeler, a permis de mettre à jour les falsifications de l’étude économique à la base de l’enquête publique de 2003. Le rapport du cabinet CE Delft a impressionné Jean-Luc Mélenchon, sidéré de voir toutes ces manipulations, erreurs, omissions ou manipulations. Tout autant sidéré des conditions de financement du projet, tant par les collectivités que par Vinci lui-même, ne prenant aucun risque avec ses emprunts cautionnés ou soumis à rentabilité à 2 chiffres pour ses actionnaires.
Toutes ces considérations peuvent être posées à côté des éditoriaux des Jean-Marc Ayrault et de Jacques Auxiette pour les journées du Nouvel Obs’. L’un cite le bel article 1 de notre Constitution et souhaite que ces valeurs « …renouvellent notre débat démocratique aujourd’hui miné par des peurs… ». Osons la question, l’argument asséné du soi-disant risque de survol de Nantes, n’est ce point aussi jouer sur la peur ? Rappelons que l’aéroport de Nantes est classé A pour la sécurité par la DGAC, c'est-à-dire le niveau le plus élevé.
Pour le pluralisme des débats également mentionné, on repassera, du moins pour le pluralisme politique ! L’autre cite « une organisation territoriale qui renforce l’efficacité de l’action publique … et … aussi la légitimité et la compréhension citoyenne ». Avec le blocage de tout débat sur le projet de Notre Dame des Landes, il y a bien besoin de revitaliser le débat citoyen, pas seulement dans la communication.
La position claire de Jean-Luc Mélenchon sur ce projet d’aéroport, réaffirmée par Martine Billard lors du meeting de samedi dernier, isole un peu plus les deux candidats pro-aéroport, que sont François Hollande et Nicolas Sarkozy. Quelle tristesse, pour nous Alternatifs, de devoir les mettre côte à côte !
Ce pluralisme limité quasi-exclusivement aux partisans de l’Europe libérale est pour le moins choquant. Et, à l’exception de Nathalie Arthaud, aucun représentant-e de la gauche de transformation sociale n’est convié. Ni communiste, ni NPA, ni Mélenchon, ni a fortiori les Alternatifs, tous considérés sans doute comme marginaux !
A contrario, lors de sa venue à Nantes, le week-end dernier, Jean-Luc Mélenchon a montré qu’il avait une toute autre conception de l’écoute et du dialogue citoyen lors de son entrevue avec la coordination des associations et partis opposés au projet d’aéroport à Notre Dame des Landes.
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